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Production écrite | Les Déperditions scolaires

 




Production écrite | Les Déperditions scolaires


 ? Sujet : Quelles sont les causes des déperditions scolaires au Maroc

 ? Quelles solutions envisagez-vous pour résoudre ce problème



L’une des tares majeures du système éducatif au Maroc est sans doute l’abandon scolaire. Selon les statistiques du Ministère de l’Education Nationale, plusieurs milliers d’enfants quittent chaque année les bancs des classes. Pour quelle raison ces élèves abandonnent-ils l’école ? Et comment peut-on freiner les déperditions scolaires ?
L’abandon scolaire est devenu dans notre pays un phénomène de société. Dans les rues, des enfants en âge de scolarité flânent ou demandent la charité ; dans les garages de mécanique automobile ou les ateliers de menuiserie ils sont effrontément exploités par des adultes sous prétexte qu’ils leur apprennent le métier ; les petites filles devenues des bonnes chez des riches malhonnêtes sont corvéables a merci. Les facteurs qui poussent ces petits à abandonner  l’école sont pléthore.

les causes des déperditions scolaires 


La pauvreté est sans doute l’une des causes qu’on invoque pour expliquer ce fléau. La plupart des petits écoliers qui quittent définitivement les établissements scolaires sont issues de couches sociales défavorisées. Les parents vivant dans la précarité souffrent le martyre pour subvenir aux besoins vitaux de leurs enfants, à plus forte raison pour acheter des livres, des cahiers et autres fournitures devenues aussi nombreuses que coûteuses. Par conséquent, ils retirent leur progéniture de l’école avec l’intention de les placer chez un forgeron, un menuisier, un mécanicien afin qu’ils apprennent un métier et aident la famille. Ce fléau sévit particulièrement à la campagne où la pauvreté  est endémique.

Mais le facteur économique n’est pas le seul à incriminer. À preuve, les milliers d’enfants issus de familles pauvres qui ont persévéré, enduré et réussi à obtenir des diplômes prestigieux au Maroc ou à l’étranger ; actuellement, ils occupent des fonctions importantes dans le secteur public ou privé. La conjoncture économique difficile que traverse le pays depuis quelques années amoindrit les chances d’emploi des jeunes diplômés fraîchement sortis des facultés et des grandes écoles. La vue quotidienne de diplômés chômeurs organisant des sit-in devant le parlement ou ressassant leur mélopée dans les cafés décourage les écoliers, les collégiens et les lycéens qui perdent confiance en l’école. C’est ainsi que s’est installée une culture de défaitisme et de désespoir. Parents et élèves ne voient plus l’utilité de l’école qui ne représente alors qu’une perte de temps, d’effort et d’argent.

Or les dysfonctionnements de l’institution scolaire ancrent dans les esprits des citoyens cette image négative de l’école. En effet, l’inadéquation entre les formations dispensées dans nos établissements scolaires et le monde du travail transforme l’établissement scolaire en handicap social qu’on charge de tous les maux ; il n’est plus perçu comme un ascenseur social qui permettre à l’individu d’améliorer son niveau de vie et d’accéder à de hautes fonctions. Cela est d’autant plus vrai que l’école demeure toujours incapable, de faire sa mue et de se mettre à niveau. Foncièrement traditionnel et archaïque, notre enseignement est fondé sur le quantitatif et non le qualitatif. Le corps enseignant démotivé et mal formé ne réussit pas à intégrer dans sa pratique pédagogique les nouvelles technologies, et s’enferme dans des pratiques désuètes qui ne favorisent pas la créativité, l’épanouissement et l’esprit d’initiative.

En conséquence les rapports entre l’élève et l’école sont tendus. Dans l’imaginaire de nos concitoyens, la classe est synonyme de prison, le maître un croque-mitaine. Pour la moindre incartade, l’oubli d’un cahier ou d’un crayon l’élève est exclu.
À cela s’ajoutent les facteurs sociaux et psychologiques de l’élève. En perte de repères, notre société souffre d’une kyrielle de problèmes tels le divorce, l’alcoolisme du père, la prévalence des valeurs matérielles au détriment des valeurs culturelles et morales. Ces calamités se répercutent sur l’élève qui ne peut suivre dans des conditions normales ses études et finit par être exclu ou part de son plein gré.

les solutions  qui peuvent résoudre ce problème


Mais aussi noire que soit le tableau, la déperdition scolaire n’est pas une fatalité. Beaucoup de solutions peuvent être envisagées en vue de freiner l’hémorragie.

Il va sans dire que le développement général est la pierre angulaire dans l’effort de lutte contre l’abandon scolaire. Pour convaincre un paysan démuni d’envoyer sa progéniture à l’école, il faut lui fournir le moyen de subvenir aux besoins de sa famille : l’adduction des douars lointains à l’eau potable et à l’électricité est certes la première mesure à prendre. Beaucoup de petites filles ne vont pas à l’école parce qu’elles doivent parcourir à pieds quelques kilomètres afin de chercher de l’eau potable ; des petits sont privés du droit à l’instruction car ils doivent mener le troupeau de moutons efflanqués au champ. En d’autres termes, il faut lutter contre la pauvreté et la précarité.

En outre, il faut construire davantage d’école du fait que les classes sont actuellement surchargées dans la plupart des villes du Royaume, ce qui nuit à l’action pédagogique et conduit à l’abandon scolaire ou du moins à l’échec et à l’exclusion. La mise à niveau des établissements scolaires existant déjà est une urgence : il est inadmissible qu’au XXIème siècle, il y ait des écoles sans sanitaires, sans eau potable et sans électricité. Dans le même cadre, il faut revaloriser le métier d’enseignant par l’amélioration des conditions de vie du corps enseignant et la mise en place d’une politique de formation continue qui soit efficace. Mais puisque le professeur ne peut à lui seul faire œuvre de maître, de psychologue et d’assistante sociale, les écoles doivent être dotées du personnel qualifié pour aider l’élève à surmonter ses problèmes sociaux psychologiques et économiques.

Par ailleurs, il faut réviser les programmes scolaires et les recadrer dans le but d’assurer des passerelles entre l’école et le monde du travail. Il est une aberration qu’il n’y ait pas d’écoles agricoles au Maroc alors que l’économie du pays est fondée essentiellement sur l’agriculture. Il faut surtout que l’enseignement dispensé s’assigne comme objectif principal non pas de bourrer la tête de l’apprenant d’un fatras de connaissances, qui sont certes utiles, mais de développer chez lui la créativité, l’esprit d’analyse, l’esprit d’initiative.

Mais la clé de voûte de toute politique ayant pour but de lutter contre le fléau de l’abandon scolaire est, à mon avis, la revalorisation de la culture dans notre pays. Certainement la culture ne doit pas être un luxe, d’ailleurs elle ne l’a jamais été. Elle a une portée pratique. Le cœur se serre quand on constate que la culture est le dernier souci du gouvernement dans notre pays : le budget qui lui est alloué est pour le moins qu’on puisse dire modique. Le livre ne jouit d’aucun intérêt de la part des médias nationaux et de l’école elle-même. Les intellectuels, les savants et les enseignants sont la catégorie sociale la plus lésée. Les Marocains s’intéressent davantage au cinéma à l’eau de rose, aux grandes marques de produits cosmétiques et à la frime. Les jeunes rêvent d’émigrer clandestinement vers l’Europe afin de faire fortune du jour au lendemain et rouler dans voitures cossues. Certaines filles ne rechignent pas à se prostituer pour s’acheter des téléphones portables en vogue. Bref, les valeurs matérielles et hédonistes se sont substituées aux valeurs morales et culturelles. Dans la foulée, l’école est assimilée à un mouroir.

L’école est un microcosme de la société. Cela signifie que tout un chacun a un rôle à jouer pour la sauver de faillite dont les symptômes sont patents. L’un de ces symptômes est l’abandon scolaire. Et  l’État et les parents et les journalistes et les élèves sont responsables du malaise de notre école. Il faut conjuguer les efforts pour la tirer de la fange dans laquelle s’enlise. Cela ne peut réaliser que par le biais d’un développement économique, d’une mise à niveau de l’école et surtout du changement des mentalités.


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